Copie à revoir de toute urgence !
Les articles de ce dossier mettent en évidence l’inadaptation totale du DPE pour le bâti ancien. Malheureusement, son opposabilité met en péril une part importante du bâti existant, notamment celle qui caractérise nos territoires. En réalité, il ne semble pas plus adapté au bâti contemporain, si l’on en juge par le nombre de polémiques à ce sujet que l’on trouve dans la presse écrite comme sur internet. Si le principe est au départ vertueux au regard des conditions climatiques dont nous sommes responsables, la réalisation est clairement bâclée.
Qu’y gagne-t-on réellement ? Une bonne conscience politique ? Des emplois, une nouvelle filière économique florissante ? La possibilité de générer des travaux rapidement ?… Dans tous les cas, ni qualité architecturale ni préservation du bâti ancien. Le paradoxe est qu’une superbe restauration, qui améliore les qualités thermiques d’un bâtiment pourrait aboutir à un classement DPE médiocre tant les indicateurs sont imprécis…
Si effectivement, il existe de vrais désastres thermiques pour lesquels ce diagnostic peut révéler des pistes d’améliorations importantes, il ne faudrait pas que cette lame de fond emporte ce qu’il reste de la physionomie des centre anciens et des villages.
Il y aurait donc du bon sens à créer une grille d’analyse adaptée au bâti ancien et les formations conséquentes si l’on veut encore pouvoir demain différencier une maison cauchoise d’une maison alsacienne… Si l’argument patrimonial est peu entendu, celui de la réalité de l’attrait touristique pourrait tout de même être un levier ?
Photo de couverture du dossier : Façades arrière d’immeubles de la rue Barbet-de-Jouy et au loin, Saint Sulpice. Pignons en meulière, chaînages en brique, modénatures en plâtre des façades sur cour sont des marqueurs fondamentaux du patrimoine urbain parisien qui doivent rester visibles… © Ph. Cieren.